Par Marie Deschamps
Il y a exactement 100
ans, dans la Somme, des canons crachaient leur poudre, expulsaient
leur métal pour mieux estropier et assassiner.
Il y a exactement 100
ans, bien avant ma naissance, mon histoire se dessinait déjà dans
les traumatismes de mes ancêtres.
Il y a exactement 100
ans, Oan, instituteur breton, rencontrait Angèle, orpheline d'une
dizaine d'années.
100 ans plus tard,
l'homme est toujours aussi violent et destructeur; seuls la forme des
canons, la taille et la vitesse des projectiles ont légèrement...
évolués.
100 ans plus tard, je
voudrais ramener un instant, l'instant d'une lecture graphique et
poétique, l'Histoire à mon histoire.
M'approprier un décor,
des personnages, le chemin parcouru, ensemble, pour nous emmener vers
d'autres horizons, pour chacun différents.
Jouer avec la fiction
pour s'approprier la réalité, jouer avec l'histoire pour
revendiquer son libre arbitre, jouer avec les émotions pour se
sentir vivant.
Raconter et décrire la
guerre de 14 n'est pas ma préoccupation, je ne suis pas historienne
et mon dessin s'écrit au présent. Je n'ai pas d'autre prétention
que de m'offrir un voyage dans l'espace et le temps pour m'exposer à
un environnement et une dramaturgie où mes émotions et mes
sensations vont s'animer pour participer à l'évolution (permanente)
de mon humanité.
L'Histoire m'a toujours
fait peur: trop moche, trop cruelle, trop répétitive, trop
justifiée, presque légitimée. Je n'ai pas l'intelligence
raisonnable, juste une intelligence émotionnelle, alors trop fragile
et pas assez cartésienne pour croire qu'hier n'est pas aujourd'hui.
Il y a exactement 100
ans, le 21 mars 1915, comme aujourd'hui c'était le premier jour du
printemps.
"Le Printemps d'Oan" paraîtra fin septembre aux éditions Comme une Orange.
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